【pétition】 Un appel pour améliorer les conditions de travail des ouvriers de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi via Sumi Hasegawa

À L’ATTENTION DE:
ABE Shinzo, Premier Ministre du Japon
TAMURA Norihisa, Ministre de la Santé, du Travail et du Bien-Être, Japon
SHIMOKOBE Kazuhiko,P.D.G. Tokyo Electric Power Co. Ltd (TEPCO)
HIROSE Naomi, Présidente, Tokyo Electric Power Co. Ltd. (TEPCO)

Depuis l’accident à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi exploitée par TEPCO, les conditions de travail des ouvriers embauchés pour le nettoyage se sont détériorées considérablement : les salaires ont diminué, les conditions de logement se sont dégradées et plus encore. […]

Par exemple, le nombre d’ouvriers travaillant au moment de l’accident a diminué de moitié mais les tâches exigées sont demeurées les mêmes (Nouvelles Radiodiffusées); de plus, les travailleurs qui étaient logés dans des hôtels de la ville d’Iwaki et qui étaient transportés au site du désastre ont été déménagés dans des unités préfabriquées ou des demeures abandonnées à Hironomachi, endroit situé plus près du désastre. Les ouvriers étaient aussi tenus de préparer leurs propres repas et leur eau chaude pour le bain, ce qui était préalablement fourni. Ils sont même devenus responsables de leurs propres déplacements vers le site du désastre (Nouvelles Radiodiffusées). Hironomachi est située dans une région qui était désignée comme »Zone où les habitants doivent être prêts pour l’évacuation d’urgence» jusqu’au début de cette année et presqu’aucun des anciens résidents n’est revenu. Selon les rapports, les niveaux de radiation sont beaucoup plus élevés qu’à Iwaki.
[…]
En ce qui concerne les salaires, même les ouvriers ayant une ancienneté antérieure à l’accident se sont retrouvés avec environ deux mille yens de moins par jour, en plus de l’élimination de la prime pour travail périlleux. Il y a aussi des témoignages selon lesquels le salaire quotidien au bas de l’échelle serait seulement de huit mille yens (article). Encore plus choquant, selon Nouvelles Radiodiffusées, suite à un sondage fait par TEPCO à propos des ouvriers sous-traitants, 5% ont rapporté qu’ils gagnaient moins de 837 yens de l’heure (salaire minimum de Tokyo)!

Ce sondage est soi-disant effectué régulièrement par TEPCO pour évaluer la condition des travaux sous-traités, mais en fait, TEPCO ne le distribue pas directement. Les sondages sont plutôt confiés au contractant principal qui les distribue au sous-traitant et ainsi de suite. Certains ouvriers rapportent que durant le sondage leur chef leur ont rappelé de ne pas «écrire quoique ce soit d’inhabituel» (article), tandis que d’autres ont dû remplir le sondage devant leur patron ou se sont carrément fait dire comment remplir le sondage (Nouvelles Radiodiffusées). Il est donc difficile de se fier aux résultats de ce sondage pour avoir une vraie idée des conditions de travail de ces ouvriers.
[…]
Un autre sujet important est l’utilisation grandissante d’ouvriers sans expérience pour remplacer ceux qui sont expérimentés et familiers avec la technologie nucléaire quand ces derniers atteignent la dose de radiation maximale permise. Tel qu’un ouvrier l’a mentionné lors de la table ronde : «Dans une zone à haute radiation, vous êtes exposés même durant l’entraînement: en d’autres mots, il n’y a pas de temps à perdre pour la formation des nouveaux travailleurs. Plutôt que de se débarrasser des ouvriers expérimentés une fois leur dose maximale atteinte, nous devrions conserver ces ressources humaines et garantir leur emploi durant les cinq ans nécessaires pour retrouver les niveaux normaux de radiation en les utilisant pour la formation des nouveaux travailleurs et pour faire fonctionner les centrales thermiques conventionnelles. De cette façon, ces ouvriers pourraient soutenir les opérations jusqu’à ce qu’ils puissent retourner au site nucléaire.» J’ai de la difficulté à envisager le retour d’un ouvrier qui a atteint sa dose maximale dans une zone à haute radiation, même après cinq ans.
[…]
Écoutons tous de bonne foi les paroles de ces ouvriers et surveillons attentivement TEPCO et le gouvernement japonais pour qu’ils prennent leurs responsabilités envers ces ouvriers afin de garantir que des salaires adéquats soient rétablis pour tous en vue d’améliorer l’environnement de travail. N’accordons aucun répit aux responsables jusqu’à ce que ces demandes soient satisfaites.

Sumi Hasegawa
Chargée de cours (retraitée), Université Mcgill

Si vous ou votre groupe désirez signer cette lettre, veuillez svp envoyer votre nom (ainsi que toute affiliation institutionnelle ou de groupe pertinente) et votre ville/pays à Sumi Hasegawa au courriel suivant : sumi.hasegawa@bell.net

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