Des chercheurs sur le nucléaire s’inquiètent après le licenciement d’une spécialiste de Fukushima via Le Monde

L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dément fermement avoir renvoyé la sociologue Christine Fassert en raison des résultats de ses travaux. 

Par Perrine Mouterde

L’indépendance des recherches en sciences sociales sur le nucléaire est-elle fragilisée ? Après le licenciement de Christine Fassert par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), une douzaine de chercheurs français et étrangers s’inquiètent d’une « reprise du contrôle » exercé sur la production des connaissances concernant le nucléaire, dans une tribune au Monde publiée mercredi 6 janvier.

Spécialiste de la catastrophe de Fukushima, Christine Fassert a été renvoyée pour faute en juin 2020, au motif d’une « insubordination récurrente » et d’un « comportement inadapté », comme l’a révélé en septembre Le Canard enchaîné. Elle affirme que le conflit avec sa hiérarchie est lié aux résultats de ses travaux de recherche, ce que l’IRSN, l’expert public des risques nucléaires et radiologiques, bras technique de l’Autorité de sûreté nucléaire, conteste fermement.

Socio-anthropologue, Christine Fassert est embauchée en 2012 par l’IRSN, qui vient alors de créer un laboratoire des sciences humaines et sociales. Le projet Shinrai – « confiance », en japonais –, lancé en partenariat avec Sciences Po Paris et l’université japonaise Tokyo Tech, vise à étudier les conséquences sociales et politiques de l’accident de la centrale de Fukushima de mars 2011. En cinq ans, Christine Fassert et Reiko Hasegawa, chercheuse anciennement rattachée à Sciences Po, réalisent près de 130 entretiens au Japon auprès des évacués rentrés ou non chez eux, de représentants du gouvernement ou d’associations.

Publication d’articles refusée

Dès la publication des premiers articles, Christine Fassert affirme avoir subi des tentatives d’obstruction de sa hiérarchie, qui demande des modifications ou l’empêche de participer à plusieurs colloques. « Quand nos analyses ne correspondaient pas à ce que l’IRSN voulait entendre, ils essayaient de nous imposer des changements, assure Reiko Hasegawa. 

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